EMC² ?

Enquête Mobilité Certifiée CEREMA : c'est quoi ?

Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) a élaboré une méthode d'enquête afin de recueillir la mobilité des habitants d'un territoire. Cette méthode, qui existe depuis 1976 et mise à jour en 2018, permet toujours une comparabilité historique et entre territoires et désormais une adaptation fine aux enjeux locaux.

CEREMA

Le Département des Alpes-Maritimes conduit une importante enquête sur les déplacements. Elle est organisée, outre par le Conseil Départemental, par 9 autres collectivités : la Métropole Nice Côte d’Azur, la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins, la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse, la Communauté d’Agglomération de la Riviéra Française, la Communauté de Communes du Pays des Paillons, la Communauté de Communes Alpes d’Azur, la Communauté de Communes du Pays de Fayence, Dracénie Provence Verdon et la Principauté de Monaco.

 

L’objectif est de recueillir les pratiques de déplacement des habitants d’un territoire en identifiant les modes de transport utilisés et les motifs de déplacement. Cette photographie du territoire constitue un outil essentiel nécessaire à la connaissance et à la compréhension des mobilités des habitants, et permet notamment d’élaborer des politiques adaptées.

À quoi sert une EMC² ?

Cet outil permet l’élaboration et l’évaluation des politiques de déplacements. Le renouvellement de l’enquête est généralement tous les 10 ans.
L’EMC² permet de mieux connaître les pratiques de déplacements de la population d’un territoire : quels sont les modes de déplacements utilisés, pour quels motifs, où et à quelles heures, etc. Elle permet plus globalement de mieux comprendre les modes de vie de la population et ses besoins de déplacement afin d’y apporter les solutions les plus adaptées.

Au-delà de la connaissance, l’EMC² est un outil primordial d’aide à la décision et à la définition des politiques publiques de mobilité. Les résultats des EMC² permettent d’alimenter les modèles de prévision de trafic, les études de définition des projets d’infrastructures, ou bien encore les dispositifs locaux d’observation. Les données des EMC², dorénavant enrichies d’éléments sur les consommations énergétiques et émissions de polluants, contribuent aussi à l’élaboration des stratégies environnementales.

Qu’est ce qu’une EMC² ?

Méthodologie nationale de l’Enquête

 

L’Enquête Mobilité Certifiée CEREMA est à la mobilité ce que le recensement de la population est à la démographie. La méthodologie est labellisée au niveau national.

 

Il s’agit d’une enquête déclarative permettant de connaître les comportements de déplacement des habitants d’un territoire donné de manière la plus exhaustive possible. Elle permet de recenser l’ensemble des déplacements, tous modes et tous motifs confondus, effectués durant une journée par les membres des ménages tirés au sort. Cet outil est complémentaire des autres dispositifs d’observation de la mobilité comme les données issues de la téléphonie mobile, des opérateurs de transports, des enquêtes de comptage etc.
Son élaboration est normée par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA), afin de garantir la validité statistique de l’enquête. Le label EMC² permet ainsi la comparaison des résultats avec ceux d’autres agglomérations mais aussi la comparaison dans le temps, après la réalisation d’une nouvelle enquête sur un même territoire

Comment se déroule une EMC² ?

La phase préparatoire

Le territoire à enquêter est tout d’abord découpé en différents secteurs, appelés secteurs de tirage, qui constituent la base d’administration de l’enquête et du redressement des données. Ces secteurs sont ensuite découpés en zones fines, correspondant à l’unité de base de l’analyse des déplacements (origine et destination du déplacement).

Pour chacun des secteurs de tirage, un nombre important de ménages est tiré au sort à partir du fichier du Répertoire des Propriétés et des Locaux Bâtis (RLPB) de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP). Cet échantillonnage est complété par un travail de terrain pour identifier les adresses ou/et numéros de téléphone, selon les modalités d’administration de l’enquête. Les maires des communes concernées et la police ou gendarmerie sont avertis de cette enquête sur le terrain, pour prévenir de la présence d’enquêteurs vérifiant les noms et les adresses des habitants. Cette phase marque souvent le début d’une communication grand public afin d’expliquer le bien-fondé de cette enquête et sensibiliser les habitants à l’utilité publique d’y répondre.

L’administration

L’enquête doit se dérouler hors vacances scolaires, jours fériés et tout événement pouvant perturber le fonctionnement normal du système de déplacement local dans le but de témoigner de la mobilité d’une journée ouvrable, dite « type », en semaine. Le CEREMA définit une « fenêtre de tir » allant de septembre à avril dans laquelle doit se tenir l’enquête, sur une période d’au moins 8 semaines. Selon la typologie du territoire enquêté, les modalités d’administration de l’enquête peuvent varier : en zone urbaine dense, l’administration est mixte avec une partie des ménages interrogée au domicile et l’autre partie par téléphone ; pour les territoires moins denses, les entretiens se font généralement par téléphone. Les ménages concernés sont prévenus par courrier qu’ils font partie de l’échantillon sélectionné, puis contactés, le cas échéant, directement par l’enquêteur pour prendre rendez-vous.

La phase post-recueil et l’exploitation des données

Une fois l’administration de l’enquête terminée, les données sont anonymisées, apurées, pondérées et enrichies d’éléments connexes calculés a posteriori (comme les distances parcourues). Si la méthode du CEREMA a bien été respectée tout au long de la démarche, le produit de sortie fera l’objet de la labellisation. Un référent technique du CEREMA est associé à l’ensemble du processus, garant du respect de la méthode. Le premier niveau d’exploitation de l’enquête est celui de « l’exploitation standard CEREMA ». Il s’agit d’une extraction des principaux résultats issus du cœur d’enquête (cf. ci-après) par le biais d’un système de tris croisés. Les données de l’exploitation standard alimentent la connaissance des déplacements au plan national et permettent les comparaisons des agglomérations entre elles. Ensuite, des exploitations à façon peuvent aussi être réalisées à la charge de la maîtrise d’ouvrage de l’enquête, dès lors qu’elles respectent certaines précautions statistiques.

Le contenu de l’Enquête

Le dispositif est désormais modulable, avec une enquête-coeur resserrée, commune à tous les territoires, et des enquêtes complémentaires, pour répondre au mieux aux besoins locaux.

La méthodologie des enquêtes a fait l’objet d’une refonte en 2018. Dorénavant, l’ensemble des résidents de 5 ans et plus du territoire sont susceptibles d’être questionnés. Que ce soit par téléphone ou au domicile, le questionnaire administré est le même et est composé des parties suivantes :

  • une fiche « ménage » regroupant les caractéristiques du ménage et ses équipements de mobilité ;
  •  une fiche « personne » par individu interrogé regroupant les caractéristiques sociodémographiques de la personne et ses habitudes de déplacement ;
  • une fiche « déplacement » par individu interrogé, recensant l’ensemble des déplacements, et leurs caractéristiques, effectués la veille du jour de l’enquête.

Ces trois fiches constituent le « cœur d’enquête » défini par le CEREMA. Il est identique pour tous les territoires enquêtés (accéder à ces questionnaires ...)